Réflexions, podcast et projet d'accueil
Quelques réflexions sur nos visites des sites de Pravieniškiės et Lasnamäe. Alain Steinber Un podcast Convoi 73 : ‟ Ils étaient 900 français ” Sylvie Chayette Projet d’accueil de lycéens lituaniens en 2026
CONVOI73LT
Association Les Familles et Amis des Déportés du Convoi 73
9/18/20243 min lire
Quelques réflexions sur nos visites des sites de Pravieniškiės et Lasnamäe.
En 2017, avec ma femme Marie-Claire, nous nous rendions par nous mêmes, pour la première fois dans les pays baltes, sur les traces de mon oncle Sylvain, dont je n’avais appris que l’année précédente, sa déportation par le Convoi 73.
Sur les indications de Louise Cohen, nous avions découvert le Fort IX, mais voyageant en autobus local, nous ne nous sommes pas rendus à Pravieniškiės. Bien que sachant que mon oncle n’était pas en Lituanie, mais à Klooga, comment ne pas attribuer à ce site, par son anonymat dans la forêt, par ses arbrestrès hauts, par son muguet en mai, par le silence qui nous invite à méditer, ensemble devant notre stèle, le lieu de commémoration le plus symbolique et le plus propice pour tous nos déportés ?
Puis lors de notre visite à l’aérodrome de Lasnamäe, comment ne pas rappeler ici les paroles de Pierre Kukawka, nous expliquant que lors de leur première visite, avec Henri Zajdenwergier et l’ambassadeur de de France, ils n’arrivaient pas à trouver le lieu où Henri était forcé de travailler ? Ils allaient renoncer à retrouver ce lieu, faute de souvenirs plus précis d’Henri, quand soudain, il indiqua se rappeler qu’il voyait de sa détention, un hangar avec un toit arrondi. Ce seul indice permit à l’ambassadeur de situer ce lieu, il s’agissait de l’aérodrome de Lasnamäe. -- Alain Steinberg
Un podcast Convoi 73 : ‟ Ils étaient 900 français ”
Il y a quelques années, j’ai eu envie d’écrire la fin de vie de ma grand-mère, Guittel Chayette, née Korb. Je me suis sentie responsable sans trop pouvoir l’expliquer de la mémoire familiale. À la fin de sa vie, ma grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer nous accueillait mon père et moi en nous demandant : ‟ Vous êtes au courant pour André ? ”
Nous étions en 1999 et elle faisait allusion à l’arrestation de son frère le 1er mai 1944 à Chambery, emprisonné à Drancy, avant d’être déporté dans le Convoi 73 vers les Pays baltes. À ma grand-mère, il ne fallait jamais offrir de muguet en souvenir de ce jour terrible. Et avant sa mort, elle revivait en boucle le drame de sa vie. La mère de mon grand-père elle aussi était morte dans les camps (à Auschwitz). Nous n’en parlions jamais. Ce que j’ai compris, sans l’accepter immédiatement, c’est que toute une partie essentielle, silencieuse et douloureuse de notre histoire, se logeait ici, dans l’histoire du Convoi 73.
J’ai adhéré à l’association des familles et amis du Convoi 73 sans trop prendre le temps de me pencher sur cette histoire mais l’écriture de mon roman a changé la donne. J’ai parlé au téléphone à Louise Cohen, il y a quelques années, qui m’a raconté l’amitié qui liait mon grand-oncle et le frère de Louise, Lucien Cohen, ainsi qu’un troisième camarade d’infortune, George Mlaver. Et puis, je suis partie avec certains d’entre vous sur les traces de ce convoi dans les pays baltes, en mai dernier. En vous écoutant, en entendant vos histoires, il m’est paru évident de raconter, d’enregistrer, de mémoriser votre histoire, l’histoire de vos pères, frères, grand-pères, de vos proches, de tous ces hommes du Convoi 73. J’ai été journaliste au Monde plus de 20 ans et raconter, ne pas oublier est au centre de mes préoccupations.
Sylvie Chayette
Projet d’accueil de lycéens lituaniens en 2026
L’échéance vous paraîtra encore lointaine ; mais il faut nous préparer très en avance, surtout pour nous coordonner avec nos partenaires... Comme cela a été expliqué aux participants à l’assemblée générale de notre association, un contact très positif a été pris lors de notre voyage de la mémoire avec le Lycée international français de Vilnius.
Entre autres sujets, il a été proposé au proviseur et à l’équipe enseignante un projet à travailler ensemble, qui consisterait pour l’essentiel dans l’accueil à Paris, si possible au sein de familles de déportés du Convoi 73, 2 à 3 jours avant le départ pour les pays baltes lors du voyage de la mémoire en mai 2026, d’une demi-douzaine de lycéens lituaniens de seconde, parfaitement francophones. Prenant ensuite l’avion avec les participants au voyage, les jeunes seraient partie prenante aux deux premières journées du voyage en Lituanie.
Pendant leur séjour à Paris, les familles qui accepteraient d’accueillir un jeune ne seraient tenues à rien d’autre que de leur offrir le soir, même pas obligatoirement tous les dîners, une hospitalité que nous savons d’avance chaleureuse, (en fait le « bed and breakfast »...)
Contacts
Réseaux sociaux du siège
Liens Utiles
LT: anthony@poullain.eu
LV: gilles.dutertre@gmail.com