Le cas des "Malgré-Nous"

J’ai déjà été sollicité par une personne en France qui cherchait le lieu d’inhumation en Lettonie de son oncle « Malgré-Nous » mosellan, tombé sous l’uniforme allemand à Skimeri (sic). Le problème, c’est que Skimeri n’existe apparemment pas en Lettonie.

Lors de la seconde Guerre mondiale, entre août 1942 et l'été 1944, 127 500 Français d'Alsace-Moselle ont été incorporés de force dans l'armée allemande. 30 400 (23 700 Alsaciens, 6 700 Mosellans) sont morts ou portés disparus. Ces chiffres sont à comparer avec les dérisoires 2 437 engagés volontaires en Alsace et les environ 500 en Moselle.

Par méfiance, les Alsaciens-Mosellans ont été principalement affectés sur le front de l’est, Quand la grande offensive d'été soviétique fut déclenchée le 22 juin 1944, ils devaient être nombreux dans le Groupe d 'armées nord allemand pris au piège dans la poche de Courlande. Mais celui-ci continuera à être ravitaillé par la Kriegsmarine et ne se rendra que le 9 mai 1945. 190 000 soldats allemands furent emmenés en captivité. Les Alsaciens-Mosellans furent, pour la plupart, internés au camp 188 de Rada, à 15 km de Tambov, dans des conditions dignes du Goulag.

Le correspondant du Souvenir Français en Lettonie devrait être le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge (VDK). Le VDK est un organisme humanitaire privé, créé en 1919, chargé par le gouvernement de la République Fédérale d’Allemagne de recenser, préserver et entretenir les sépultures des victimes de guerre allemandes. Aujourd’hui, le VDK prend en charge 825 cimetières militaires dans 45 pays avec près de 2,5 millions de victimes militaires des deux guerres mondiales, dont des Alsaciens-Mosellans.

Les morts allemands de la poche de Courlande sont regroupés au cimetière allemand de Saldus, mais on estime qu’un quart n’ont pas encore été retrouvés.