Henri Zajdenwergier

Henri Zajdenwergier, nous a quittés le 20 mai dernier, quatre mois après le décés de son épouse Maïe. Depuis son retour des pays baltes en 1945, faisant partie des 25 survivants de ce convoi connus à ce jour, Henri n’avait de cesse que de témoigner ce que ces 878 hommes avaient subi, l’horrible destin qui fut le leur. Toute sa vie il disait « pourquoi ai-je survécu, moi, et pas les autres. »

CONVOI73LT

Association Les Familles et Amis des Déportés du Convoi 73

9/7/202413 min lire

Christophe KUKAWKA - Président de l'association des Familles et Amis du Convoi 73

Chers cousins, chères cousines, chers amis,

Raflés à Nice, Périgueux, Angoulême, Saint-Etienne, Chambéry ou encore à Izieu notamment, ces hommes furent conduits vers le camp de Drancy. Puis, ce sera Bobigny, ici, ce dernier lieu français qu’auront balayé du regard nos grands-pères, pères, maris, oncles, frères, cousins et amis avant de connaître la chaleur, la faim, la soif et une promiscuité indescriptible au cours d’un interminable voyage de 3 jours et 3 nuits. 72 heures au bout de l’enfer, dans des conditions inhumaines avant de débarquer pour nombre d’entre eux au Fort IX de Kaunas en Lituanie, et dans la prison de Patarei à Tallinn en Estonie, pour les autres. Effroyable. Ironie de l’histoire, c’est le 18 mai 1944 que le Convoi a atteint le Fort IX de Kaunas, le 20 à Tallinn. Ce cortège funèbre ne comptait 80 ans plus tard qu’un seul survivant. Las, Henri Zajdenwergier, notre ami et cousin, nous a quittés et a été inhumé le 24 mai à Arbonne dans le sud-ouest de la France entouré des siens dont, en premier lieu Martine, sa fille, trésorière émérite de notre association. Cette France qu’il a donc traversée vers l’Est, tout comme l’Allemagne, la Pologne pour rallier les pays baltes dont les 878 hommes ignoraient la destination finale. Déportés parce que nés juifs. Il faut avoir écouté Henri Zajdenwergier. Henri, né le 7 décembre 1927, racontait son histoire des hommes de ce convoi de la mort, ce Convoi 73, aussi singulier par sa composition, exclusivement d’hommes, que par sa destination, les pays baltes dans le but d’éradiquer toute forme d’exaction commise par les nazis.

Il faut avoir écouté Henri nous dire l’indicible, lui, l’homme de peu de mots par pudeur, nous dire son aversion pour les mois de mai et de juin, lorsque les bourgeons éclosent et que le printemps et ses journées ensoleillées viennent réveiller nos corps de leur torpeur hivernale. Depuis ce maudit mois de mai 1944, Henri ne supportait plus cette période de l’année. Il la redoutait autant qu’il l’exécrait. Elle était trop rude à ses yeux, trop chargée d’une histoire qu’il n’a pas choisie de porter seul, lui qui, souvent, nous faisait part de sa désolation de compter parmi les miraculés de cette ignominie sans nom. « C’est trop d’honneur que vous me faites », répétait inlassablement notre compagnon de la mémoire. Oui, il fallait savoir prêter l’oreille et laisser Henri nous narrer son histoire, la figure bienveillante de Maurice Tattelbaum, qui avait l’âge de son père lorsqu’il lui vint en aide, parce qu’Henri était plus jeune, plus chétif, et qu’à son âge, on était encore plus vulnérable et marqué par le quotidien de la folie nazie. Henri a tout connu. De l’arrivée en Lituanie au nouveau départ pour l’Estonie, dans un camp secondaire, où il œuvra à la réfection de l’aérodrome de Lasnamäe. Puis vint Stutthof, près de Dantzig, au terme d’une traversée de la mer baltique décrite comme « atroce ». Il ne dut son salut, après plusieurs jours de marche de la mort, qu’à la fuite des SS, alors qu’il était resté caché dans un baraquement. En 2017, convié par le premier Ministre, Edouard Philippe, et bien que fatigué, Henri est revenu à Tallinn. Par devoir. Pour témoigner de l’effroi et transmettre.

Biographie d'Henri Zajdenwergier

Henri Zajdenwergier, nous a quittés le 20 mai dernier, quatre mois après le décés de son épouse Maïe.

Depuis son retour des pays baltes en 1945, faisant partie des 25 survivants de ce convoi connus à ce jour, Henri n’avait de cesse que de témoigner ce que ces 878 hommes avaient subi, l’horrible destin qui fut le leur. Toute sa vie il disait « pourquoi ai-je survécu, moi, et pas les autres. » Il fut convaincu que sa mission était de témoigner. Témoigner chaque fois que cela était possible, afin que cette situation ne se reproduise pas. Témoigner par sa présence lors des voyages de mémoire ou au camp de Stutthof en Pologne. Témoigner lors de nos réunions commémoratives à Bobigny, à Drancy, devant la stèle au cimetière du Père-Lachaise toujours entouré de sa famille, témoigner au Mémorial de la Shoah. Henri aurait pu se contenter de ces cérémonies, mais ce ne fut pas le cas.

Il a toujours répondu présent lorsqu’on lui demandait de participer à des rencontres avec des Lycéens, rencontres lors d’expositions, rencontres lors d’inaugurations liées à la Shoah.

Tout simplement, témoigner de ce vécu par des publications dans les journaux, par des parutions dans des livres, et des témoignages oraux sur un DVD ou des enregistrements pour les archives du Mémorial.

Nous reprendrons partiellement tous ces différents témoignages des actions d’Henri, que nous essayerons d’illustrer par quelques photos parues dans les différents numéros de Notre Lien. Henri et plusieurs de ses compagnons furent les témoins de ce Convoi, dont la destination ne fut pas Auschwitz, mais dont personne n’a parlé pendant plusieurs années. Puis, lors de la création de l’Association des Amis et Familles du Convoi 73, la parole leur fut donnée. Avec le temps, Henri fut le dernier survivant et ce derniertémoin.

Une rapide biographie :

Rappelons qu’Henri Zajdenwergier est né à Nancy, mais que sa mère décéda peu de temps après sa naissance. Il fut élevé par sa grand-mère à Metz. Comme une grande partie de la population de l’Est de la France, au début de la guerre il se réfugia vers l’ouest, à Angoulême en Charente. Le 8 octobre 1942, une rafle de Juifs a lieu à Angoulême. 422 juifs dont la famille Zajdenwergier sont arrêtés et internés plusieurs jours dans la salle philharmonique de la ville. Mais après quelques jours, Henri Zajdenwergier est libéré, car il possède la nationalité française depuis 1940. Il ne reverra plus sa famille qui sera déportée vers Auschwitz.

Il trouve alors refuge chez une connaissance de son père, M. Gérald qui l’accueille et lui fait enlever son étoile jaune, il y reste un an et demi. Le 7 février 1944, il traverse la ville pour aller au lycée et mais il est arrêté par la police allemande qui recherche les réfractaires au service du travail obligatoire (STO). Henri Zajdenwergier est alors envoyé au camp d’internement de Poitiers dans la Vienne et trois mois plus tard, il est transféré à Drancy.

Du fait de son âge et de sa vigueur, il est déporté par le Convoi 73, le 15 mai 1944. Le convoi se séparant à Kaunas, il fait partie des 5 wagons à destination de Reval, aujourd’hui Tallinn en Estonie. Il sera interné à la prison de Patarei, avant de rejoindre le camp de Lasnamäe, Il verra nombre de ses compagnons aller travailler dans la forêt, pour dégager une piste afin de construire un aérodrome, certains n’en reviendront pas le soir.

Avec l’avancée des Russes, il sera évacué vers Danzig, puis sera contraint de faire la marche de la mort vers le camp de Stutthof en Pologne, d’où il sera libéré par les Russes en mars 1945, puis reviendra à Angoulême. Comment mieux comprendre le témoignage d’Henri, qu’en reprenant ses propres paroles lors d’une interwiew par Doan Bui,. Cet article portait plus sur la longue marche et le passage au camp de Stutthof. Henri Zajdenwergier explique : « Moi aussi, je n’ai appris que bien plus tard ce à quoi j’avais échappé. » .../...

« Lors de ma première arrestation, je n’avais que 15 ans. Je me souviens qu’il y avait de la paille par terre. On est restés plusieurs jours. Et puis les gendarmes sont venus demander qui était français dans la salle. Mon père a crié : ‟Lui” ! , et m’a poussé en avant. Je ne comprenais pas, je voulais rester avec ma famille. J’ai eu l’impression qu’il me repoussait. Une de mes tantes s’accrochait à son bébé, que d’autres juifs de la communauté tentaient de lui retirer, pour le sauver, vu que la petite était française : elle a été ensuite prise en charge et cachée pendant la guerre, c’est la seule de mes cousines qui a survécu. » Henri ne reverra jamais son père ni le reste de sa famille, déportés à Drancy puis Auschwitz. « J’avais dans la main un bout de papier que mon père m’avait glissé, avec une adresse − un homme qui lui avait promis de prendre soin de moi en cas de malheur. C’est chez lui que j’ai habité quelque temps. J’ai continué d’aller au lycée. Et puis, en 1944, j’ai été arrêté par un officier SS. » Emprisonné à Poitiers puis à Drancy, Henri est déporté le 15 mai 1944 dans le convoi n° 73, qui se dirige vers les pays Baltes.

« On s’est arrêté à Kaunas, en Lituanie. Une partie du train a été détachée et s’est arrêtée. Tous ceux qui étaient dans le train resté en gare ont été envoyés au Neuvième Fort et fusillés, comme je l’ai appris plus tard. Moi, j’étais dans la bonne partie du train. Le hasard. » Ceux qui sont dans « la bonne partie » du train continuent en effet le voyage en enfer. D’abord Tallinn. Puis, direction le Stutthof, un camp d’extermination : « Auparavant, nous avions travaillé dur. Mais ça n’avait rien à voir. Au Stutthof, j’ai vraiment découvert l’univers concentrationnaire. » Le 1er septembre 1944, Henri devient le matricule 80409. Il a 17 ans, on lui a rasé la tête, il porte les habits qu’il avait lors de son arrestation. « Je n’étais plus un humain, j’étais ”Achtzig Tausend Vier Hundert und Neun”, 80409. C’était mon identité, ce numéro sur une fiche agrafée à ma chemise. » Le camp vit alors ses derniers mois. « La chambre à gaz ne fonctionnait plus, le four crématoire non plus. Alors les corps des déportés morts s’entassaient. Il y avait des gros charniers à côté du camp.

Des commandos spéciaux devaient creuser des trous où ils les empilaient, puis ils mettaient de la chaux et les brûlaient. Parfois aussi, ils pendaient des détenus et les laissaient là, longtemps, pour faire un exemple. Comment j’ai survécu ? Je ne sais pas. J’essayais juste de rester vivant. Pendant des mois, le rituel des appels tous les matins n’en finissait pas. Ils nous appelaient par nos numéros et on attendait longtemps dans le froid. Un jour, nous avons dû nous déshabiller, mettre notre maillot de corps dans un liquide désinfectant pour les poux, et puis le remettre mouillé comme ça, toute la journée, dans le froid. »

En janvier, les Soviétiques se rapprochent du camp. Les nazis décident d’évacuer. Ce sont les sinistres marches de la mort. « On est passés par les forêts, pour être le plus loin des habitants. Il faisait terriblement froid. » Henri est malade. Un jour, alors que les Allemands veulent évacuer à nouveau, lui reste terré dans le baraquement. Ses souvenirs s’arrêtent alors qu’il perd connaissance. A son réveil, une image dont il se souvient encore : le visage au-dessus de lui d’un soldat mongol de l’armée soviétique. « C’est là que j’ai compris que le camp avait été libéré. » Un officier soviétique lui propose de les accompagner en Russie, il refuse, expliquant qu’il veut retrouver sa famille en France. Rapatrié en France, Henri revient à Angoulême. Attendant des nouvelles qui n’arriveront jamais.

« Ensuite, on vit toute sa vie avec ça, cette culpabilité d’avoir survécu. On se dit pourquoi moi, et pas les autres. C’est pour cela que je témoigne, encore et toujours. Parce que je dois cela à tous ceux qui ont disparu. »

Témoignage : Henri Zajdenwergier, partie civile au procès de Bruno Dey, ancien gardien au camp de Stutthoff, décembre 2019

Notre cher Henri témoignera en effet le 17 décembre 2019 en tant que partie civile au procès de Bruno Dey, accompagné par Serge Klarsfeld, président des « Fils et Filles des déportés Juifs de France » et Claude Bochurberg, journaliste à « Actualité juive » et Radio Shalom pour Mémoire et Vigilance. Il s’agit d’un événement considérable pour notre association directement concernée par ce procès historique.

Ce procès s’est ouvert le 17 octobre dernier, 29 personnes sont encore visées en Allemagne pour « complicité d’assassinat en relation avec le IIIe Reich. » Âgé de 93 ans, Bruno Dey, cet ancien gardien du camp de Stutthof doit répondre de complicité d’assassinat d’au moins 5 230 personnes, ce chiffre correspond au nombre de morts dans ce camp, pendant la période où l’accusé était affecté au camp de Stutthof, du 9 août 1945 au 26 avril 1945.

Le parquet l’accuse d’avoir été «un rouage de la machine meurtrière en toute connaissance de cause. » Lorsque la question lui fut posé de Henri récite le Kaddish à Stutthof ce qu’il voyait depuis son mirador, Bruno Dey a avoué avoir vu des cohortes de Juifs menés vers les chambres à gaz, les portes se fermer, puis avoir entendu des cris horribles et des coups sur les portes pendant quelques minutes. Bruno Dey a également donné des précisions sur la crémation des cadavres par les tristement célèbres Sonderkommandos. « Je n’ai jamais vu quelqu’un ressortir de ces chambres » dit l’accusé qui par ailleurs affirme qu’il ne savait rien du sort de ces malheureux ! »

Henri nous dit dans le n° 60 de Notre Lien : « Suite à la proposition de la Claim’s Conference, je suis partie civile contre l’un des derniers gardiens SS du camp de Stutthof en Pologne, où je me trouvais de septembre 1944 à janvier 1945. Le 5 février 2020, j’étais au tribunal de Hambourg, en Allemagne. Beate Klarsfeld, Claude Bochurberg, mon épouse, ma fille et mon avocat allemand m’accompagnaient. J’étais conscient de l’importance de la confrontation qui m’attendait. Allais-je le reconnaître ? Certainement pas car 75 ans s’étaient écoulés et, à l’époque, on évitait de dévisager les gardiens lorsqu’on se trouvait devant eux. Face à la présidente de la Cour, j’étais assis devant une petite table, entouré, à ma gauche de mon avocat, et à ma droite d’une traductrice et de mon épouse. Toujours à ma gauche, arriva le gardien du camp, en chaise roulante, le visage masqué, précédé de sa fille. Il se découvrit le visage et afficha un air maladif. Il avait perdu de cette superbe qui caractérisait les gardiens dans leurs cruelles fonctions. À le voir, on imaginait plutôt un homme ayant honorablement rempli sa vie.

Ma haine s’étant émoussée au fil des ans, je n’éprouvais que dédain et mépris à son encontre. La présidente m’interrogea sur mes conditions de vie au camp, questions auxquelles je répondis dans le détail. L’audience fut suspendue pour permettre soit-disant au gardien de récupérer. À la reprise, il réapparut, un peu arrogant, l’air de dire qu’il ne se dérobait pas. J’étais comme dans un état second, je m’entendais dire que ce procès aurait dû avoir lieu quelques décennies avant, qu’il s’agissait d’une parodie, qu’il devait se mettre en règle avec sa conscience...

Malheureusement, il ne risque plus grand chose, sans doute une condamnation de principe à laquelle il échappera vu son âge. Pour l’Histoire, il était néanmoins nécessaire que ce procès ait lieu. » Bruno Dey sera condamné à 2 ans de prison avec sursis. (Ndlr) La secrétaire du camp, Irmgard Furchner, fut également condamnée à la même peine en 2022. Son appel vient d’être rejeté le 20 août 2024.

Témoignage : Henri Zajdenwergier, rencontre des Lycéens.

Chaque fois qu’il lui a été demandé par des directeurs d’établissements scolaires, et selon ses disponibilités, Henri s’est rendu dans ces Lycées pour expliquer ce qu’il a vécu, et répondre aux nombreuses questions qu’ils lui furent posées. En voici quelques exemples.

Dès 2006, en compagnie de quatre autres membres de l’association, Claire Romi, Louise Cohen, Robert Benbassat, Jacques Hober, ils rencontrent une quinzaine d’élèves de 3e du Lycée Pierre Brossolette de Villeneuve-Saint-Georges. Par la suite, ces élèves accompagneront au Fort IX, les membres de l’association, lors de leur voyage commémoratif dans les pays baltes, poursuivant ainsi ces nombreux échanges

En 2009, pour la Journée nationale de la Déportation, un atelier d’écriture du collège Charles Péguy du 19e arrondissement de Paris fût animé par des membres de l’association. Cette journée se poursuit par l’inauguration d’une exposition itinérante sur les enfants martyrs de Bullenhuser Damm. Henri répondra encore une fois présent.

En décembre 2016, il en sera de même avec les élèves de 1ere et de terminal du Lycée Marceau de Chartres qui préparent le Concours National de la résistance et de la Déportation 2017, concernant Henri et le Convoi 73. Le professeur Christophe Lézenven, proposa une rencontre-témoignage avec Henri Zajdenwergier. Le travail de ces élèves se poursuivra par des déplacements sur les lieux de mémoire, la rafle d’Angoulême, le site d’internement de Poitiers, le camp de la Cité de la Muette à Drancy et la gare de déportation de Bobigny. Ils se rendront également dans les pays baltes et à Stutthof.

En 2015, le lycée technique de Sillac-Angoulême a comme projet d’effectuer un voyage vers les camps d’Auschwitz et Auschwitz II-Birkenau. Ce projet se concrétise en 2017 par une rencontre au Mémorial de la Shoah avec Ginette Kolinka et Henri Zajdenwergier, puis ces élèves partiront vers Berlin, Cracovie et les camps.

Henri ne refuse jamais de témoigner devant des élèves. Malgré ses 92 ans en 2019, il se rendra au Centre Culturel Jules Isaac de Clermont-Ferrand pour témoigner de l’histoire du Convoi 73. Quelques jours plus tard, il témoignera également au collège Villa Fal à Biarrirtz devant une cinquantaine d’élèves de 3e.

Témoignage : Henri Zajdenwergier présent aux cérémonies commémoratives.

Toujours très présent aux cérémonies commémoratives, Henri Zajdenwergier ne manquait jamais de prendre la parole afin de témoigner une fois de plus. Il l’a fait continuellement sur nos différents lieux mémoriels, devant le mémorial du Camp de Drancy, à l’Ancienne Gare de Déportation de Bobigny, devant notre stèle «Nous sommes 900 Français» au cimetière du Père-Lachaise. Il en fut de même lors de la lecture des noms des déportés, aux cérémonies se déroulant au Mémorial de la Shoah, associant à cette lecture de noms, les membres de sa famille, Martine, et ses petites-filles.

Nous voyons également Henri Zajdenwergier, ainsi que d’autres survivants d’autres convois de déportations, lors des cérémonies à la mémoire des déportés et victimes de la Shoah à la Synagogue de la Victoire à Paris. Nous n’oublierons pas l’une de ses dernières interventions, lors de l’inauguration de l’Ancienne Gare de

Déportation de Bobigny, Henri retrace une partie de l’histoire du convoi avant de s’interrompre pour s’interroger : « Nous étions 878 au départ, 22 sont revenus, maintenant je suis le dernier, pourquoi moi ? » Et l’émotion le gagne. Alors, l’assistance se lève, les applaudissements accompagnent ses sanglots... car les pleurs disent plus que les mots.

Henri dans les pays Baltes

Parmi les voyages d’Henri dans les pays baltes, rappelons particulièrement ces deux voyages :

- celui du Voyage de la mémoire en 2010 où avec tout le groupe, il sera accueilli à la résidence de l’ambassadeur à Vilnius.

- et son dernier déplacement en Estonie à la prison de Patarei, le 28 et 29 juin 2017, invité par le premier ministre, M. Edouard Philippe, accompagné de Jean et Pierre-François Veil.